Cancer, candida et mycobiome. L'explication
Vous avez lu et relu tout sur le microbiome, et le microbiote… mais on vous avait caché le plus important : le mycobiome.
Oui, votre « capital » mycosique. Ou plutôt, à quel point votre dysbiose intestinale (que l’on décrit dans l’analyse du micriobiome) est dominée par des levures, champignons, et candida de toutes sortes. Lorsque j’ai commencé à vous en parler, il y a environ 10 ans, c’était un sujet largement ignoré, même si de nombreuses études et constatations avaient déjà été faites, mais elles aussi, ignorées et non publiées. Tout se met à revenir à la surface ! Longtemps après, mais ça vient. C’est peut-être pour cela que même les théories les plus improbables peuvent être scientifiquement validées si vous attendez assez longtemps. Et nous en vivons en exemple en ce moment grâce à la publication d’une étude qui vient confirmer ce que la pratique et d’autres trouvailles scientifiques gênantes avaient identifié il y a longtemps et qui avaient cependant été soigneusement étouffées : cette étude révèle que des champignons et des bactéries « pourraient » jouer un rôle dans le développement de certains types de cancer, ce qui redonne ses lettres de noblesses à des recherches antérieures qui montrent combien le bicarbonate de soude pourrait être un remède utile.
Je vous avais déjà fait passer l’info il y a quelques années… ici .Tullio Simoncini et Mark Sircus ont été les tous premiers à en parler. Évidemment, comme on pouvait s’y attendre, ils ne sont pas parvenus à être pris au sérieux par le monde médical conventionnel, ils ont été décriés et marginalisés (pris pour des gentils dangereux).
Mais en ce moment, ils doivent sortir de leur ombre ! Parce que le 3 octobre 2019, le New York Times a publié un article intitulé "Dans le pancréas, des champignons communs susceptibles de provoquer le cancer". L'article rapporte les conclusions d'une étude publiée dans le numéro d'octobre 2019 du prestigieux journal Nature. On y lit en substance que "La dysbiose bactérienne accompagne la cancérogenèse dans les affections malignes telles que le cancer du côlon et du foie, et a récemment été impliquée dans la pathogenèse de l'adénocarcinome canalaire pancréatique (ANP). Cependant, le mycobiome n'a pas été clairement impliqué dans la tumorigénèse. Nous montrons ici que les champignons migrent de la sphère intestinale vers le pancréas. »
En d’autres termes, le microbiome fongique (mycobiome) pourrait jouer un rôle dans le cancer du pancréas, et il se distingue des autres mycobiomes car celui qu’on a trouvé dans les tumeurs pancréatiques était nettement différent du mycobiome trouvé dans les intestins et dans les pancréas normaux. Des chercheurs ont même trouvé que tuer le mycobiome avec un antifongique ralentissait la progression de la tumeur." L'équipe a découvert que le traitement des souris avec un puissant antifongique appelé amphotéricine B réduisait le poids de la tumeur de 20 à 40%. Le traitement réduisait également la dysplasie canalaire, stade précoce du développement du cancer du pancréas, de 20 à 30%.Un traitement antifongique a également augmenté de 15 à 25% le pouvoir anticancéreux de la gemcitabine, un médicament de chimiothérapie standard. " (Medical News Today)
Il y a plusieurs sortes de levures impliquées, inclues les Candida, Saccharomyces et Aspergillus. Mais le principal responsable de ce type de cancer est une levure appelée Malassezia (même si les autres sont tout aussi coupables). C’est la Malassezia qui stimule le plus la croissance de la tumeur. En résumé, les champignons piégés dans le pancréas semblent stimuler la croissance tumorale en activant la lectine impliquée dans un mécanisme immunitaire indissociable de la lutte contre les infections. Le problème est que ce mécanisme peut également favoriser la croissance des cellules après la résolution de l'infection. Les chercheurs sont donc obligés de finalement considérer le microenvironnement des organes. J’ai envie de dire « il était temps » !
C’est d’ailleurs quelque chose que le New York Times précise : jusqu'à présent on considérait le pancréas comme étant un organe stérile. Alors que la médecine traditionnelle Chinoise enseigne l’inverse depuis plus de 4000 ans… "Il existe un consensus scientifique croissant selon lequel les facteurs du microenvironnement "d'une tumeur sont tout aussi importants que les facteurs génétiques à l'origine de sa croissance." Nous devons cesser de penser aux seules cellules tumorales pour penser à tout le quartier dans lequel la tumeur vit", a déclaré le Dr Brian Wolpin, chercheur en cancer gastro-intestinal au Dana-Farber Cancer Institute de Boston. Comme quoi, à Boston, on a des chercheurs un peu moins coincés qu’ailleurs, et surtout, ils ont le privilège qu’on se décide à publier leurs trouvailles. "Il s'agit d'une opportunité énorme d'intervention et de prévention, ce que nous n'avons pas vraiment pour le cancer du pancréas", a déclaré la Dre Christine Iacobuzio-Donahue, chercheuse sur le cancer du pancréas au Memorial Sloan Kettering à New York. "
Ce qu’il faut retenir :
Les tissus sains environnants, les cellules immunitaires, le collagène et d'autres fibres qui contiennent la tumeur, ainsi que les vaisseaux sanguins qui l'alimentent, contribuent tous à soutenir ou à prévenir la croissance du cancer. C’est pourquoi, le capital microbien a son importance, surtout, lorsqu’on prend enfin en compte le capital mycosique. Ce qui est sûr, c’est que les microbes ne peuvent plus être ignorés et doivent être pris en compte dans la liste des facteurs influant sur la prolifération du cancer. Et puis surtout, la population fongique du pancréas pourrait constituer un bon biomarqueur pour les personnes à risque de développer un cancer, ainsi qu'une bonne orientation pour les futurs traitements.