Douleur de dos : le danger du diagnostic

Il arrive que des opérations du dos se soldent par un échec cuisant, simplement parce que le chirurgien n'a pas correctement identifié la source de la douleur. Privilégiez les chirurgiens humbles... pas facile à trouver, mais trouvables.

C'est pourquoi il est critique d'y passer.

pain in the neck

pain in the neck

Les radios et les scanners du dos peuvent aider au diagnostic, mais seulement si votre docteur a une bonne raison de suspecter un problème particulier.

Les images de haute technologie découvrent facilement les anomalies, toutes formes d'anomalies, même celles qui n'ont rien à voir avec ce qui provoque la douleur.

Si on prenait 100 personnes dans la rue et qu'on leur faisait passer une IRM, on verrait qu' un tiers d'entre eux a des problèmes structurels évidents, avec ou sans douleur.

Tout le monde a mal au dos

Il est très facile pour un docteur de se réfugier vers cette anomalie comme étant la source de votre problème... mais en a-t-il la preuve ? Au mieux, il espère sincèrement que c'est le cas, au pire il sait parfaitement que l'image ne signifie rien, mais la chance de "réparer quelque chose" et d'être payé pour ça ne se laisse pas passer.

Donc, il faut vraiment insister, et s'assurer qu'on est passé par tous les examens d'identification de la douleur.

La mauvaise nouvelle est que malheureusement, ce passage obligé du diagnostic est éprouvant. Pour la localiser, on recherche la douleur.

On met donc le patient dans une situation pénible, mais incontournable.

L'incontournable diagnostic

Ne vous laissez pas convaincre de la nécessité d'une opération du dos avant d'être passé par cette phase de dépistage précis de l'origine du mal !

Sachez qu'à défaut de vous insensibiliser pendant la procédure (puisque vous devez communiquer votre douleur), on peut vous mettre dans un état second, qui dure assez longtemps pour que vous ne vous souveniez de rien après.

A toutes fins utiles... je vous livre à titre d'illustration l'histoire de mon mari.

test spine

test spine

Que son histoire serve d'exemple....

Il a toujours été grand. Et depuis toujours, il se tient mal.

Sa mauvaise posture a provoqué une usure des disques de ses cervicales, et après des années de prise de médicaments anti-douleur, il a craqué et s'est adressé à un chirurgien réputé comme étant le dieu de la greffe de disque, celui dont toute l'équipe de ski olympique des Etats-Unis connait le numéro de téléphone par cœur.

C'était en Californie, il y a 15 ans.

Ce garçon, le chirurgien, a trucidé des centaines de poulets pendant ses études.

Il pourrait remplacer un disque dans un cou les yeux fermés.

Mais je lui ai quand même signé une décharge le lavant de toute responsabilité au cas où mon homme sortirait paralysé de la salle d'op.

C'était ça ou rien.

Je vous accorde qu'aux USA, on ne rigole pas avec les risques de poursuite en justice, et qui si c'était le cas en France, le corps médical se tiendrait un peu plus à carreau et s'occuperait un peu moins des praticiens de médecine douce.

Entre le moment où nous sommes allés le voir et le jour de l'opération, des mois se sont écoulés, des mois de tests, dont le très douloureux test de l'aiguille enfoncée dans un disque par la face antérieure du cou (sans risque de toucher la moelle épinière).

Un os a été prélevé sur un cadavre, et préparé pour remplacer impeccablement le disque inexistant.

Après trois bonnes heures, j'ai récupéré mon homme accroché à une pompe à morphine, le cou dans une minerve énorme, et qui avait l'air de bien apprécier le travail de l'anesthésiste.

On s'est rendus compte très vite que la morphine ne lui servait à rien car il était accro, au sens propre, aux anti-douleur de cheval qu'on lui prescrivait depuis des mois. Il m'a fait sa première crise de manque à l’hôpital.

Les suites opératoires ?

Trois mois de minerve totale, trois mois de minerve plus souple, et 15 jours de cure de détoxification des opiacés en hôpital psychiatrique.

Aujourd'hui, il a moins mal qu'avant, une mobilité réduite, et une femme qui n'oublie pas ce qu'il a subit.

J'ai besoin de le masser régulièrement, ses muscles se contactent à cause de la mauvaise posture qu'il a conservé.

Grâce à ma "science" je le maintiens en état de marche.

Il ne se souvient de rien. Avant, pendant, après l'opération. Tant mieux pour lui.

Par contre, moi qui n'ai pas pris de stupéfiants autorisés, je me souviens de tout.

Si comme moi, plus de 10 ans plus tard, vous n'avez toujours pas oublié, écrivez moi votre histoire.

Vous aurez au moins la satisfaction d'avoir aidé quelqu'un à se faire une opinion. Quelle que soit la nature de votre mal de dos, il peut vous être utile d'en savoir plus sur les médicaments qu'on veut vous faire avaler.

Pour complémenter ces pages sur la douleur du dos et son diagnostic, lisez ou relisez les premières pages consacrés au dos, cliquez ici

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